Phare d’Eckmühl nous éclaire…

thon_blanc_a_l_huile_d_olive[1]

engagement-3[1]

 

« Phare d’Eckmühl » ce sont des conserves de produits de la mer trouvées uniquement dans les magasins bio. Marque éco-responsable régulièrement bien classée par Greenpeace pour ses boites de thon. Essayons d’en savoir un peu plus avec Véronique Paulet, chef de produit de la marque.
mai 2016 bis

Bonjour Véronique,

Pourriez vous vous présenter en quelques mots ainsi que l’entreprise pour laquelle vous travaillez?

(pourriez vous résumer succinctement les rapports entre Phare d’Eckmühl/Le Connétable/ Chancerelle)?

L’entreprise Chancerelle est la plus ancienne conserverie de sardines encore en activité, elle a été créé en 1853. Sa marque la plus connue est la marque Connétable , conserves de poissons premiums vendues en grande distribution. Connétable est avant tout connue pour ses sardines préparées à l’ancienne, mais aussi pour ses sardines Label rouge. Fort de cette expérience dans la qualité, nous avons évolué naturellement vers le bio vers la fin des années 90. Début 2011 nous avons lancé la première conserve de poisson portant le logo AB, une conserve de truite aux 3 huiles, et ainsi est née la marque Phare d’Eckmühl. Les conserves Phare d’Eckmühl s’adressent à des consommateurs soucieux de leur santé et de la préservation de l’environnement. Dans ces conserves nous avons fait le choix, dès la création de la marque,  de rechercher les techniques de pêche les plus respectueuses de la biodiversité marine.

Me concernant , je travaille pour la marque Phare d’Eckmühl depuis 2005. Le marché était très jeune je gérais donc le marketing et le commercial ; depuis 2007 l’équipe s’est renforcée nous sommes passés à 5, et je suis désormais Chef de produit c’est-à-dire que je travaille autour de la marque et des nouveaux produits.

« Vous même appartenez à la famille des créateurs de la conserverie?

On a donc 2 marques et une conserverie, est-ce que ça ne pose pas de problème de traçabilité? Comment ça se passe en pratique : il y a une séparation physique dans la conserverie ou bien des jours réservés à Phare d’Eckmuhl (PE)? »

Oui je suis une Chancerelle, nous sommes 3 cousins à y travailler. L’entreprise appartient toujours totalement et exclusivement à la famille Chancerelle.

Concernant la traçabilité, nous sommes à la pointe au niveau technologique. Chaque lot de poisson est enregistré et codifié à son arrivée à la conserverie et sera suivi tout au long du processus de fabrication. Ainsi nous savons à chaque instant quel poisson est dans quelle boite. De plus, effectivement, nous travaillons en général à la journée de production, d’autant que, pour Phare d’Eckmühl, le bain de friture de nos sardines est à l’huile de tournesol bio il faut donc nettoyer entièrement la ligne et vider la totalité du bain d’huile, donc en général quand la conserverie fabrique des sardines Phare d’Eckmühl elle en fait plusieurs d’affilé.

 

thon-albacore4[1]

« La marque PE a surtout été connue du grand public par le classement Greenpeace des boites de thon « écoresponsables ». En 2015 vous êtes deuxième, vous étiez premier en 2014, je crois, à cause du choix de l’origine de votre thon albacore, maintenant en provenance de l’Océan Atlantique (avant de l’Océan Indien), où il est surexploité…Deuxième, c’est déjà très bien! Est-ce que vous pouvez détailler un peu comment vous choisissez l’origine de vos thons, les bateaux, les méthodes de pêche? Peut-on vraiment aujourd’hui pêcher de grosses quantités de thons sans utiliser les Dispositifs à Concentration de Poissons (DCP, pour des précisions voir ici)

La marque Phare d’Eckmühl est présente dans 80% des magasins bio et cela bien avant la parution du classement de Greenpeace.  Ce classement nous a donné une visibilité nationale mais n’a pas réellement d’impact sur nos ventes. Nous avons reculé dans le classement essentiellement car Greenpeace souhaite voir privilégier les achats en thon listao , or nous n’en fabriquons pas actuellement. Concernant notre politique d’achat nous avons une liste de critères à prendre en compte pour chaque espèce de poisson. L’an passé nous avons partagé notre politique d’achat avec nos clients et les ONG, puis avec les consommateurs http://www.pharedeckmuhl.com/fr/nos-engagements/politique_achat

Ces critères varient suivant le type de poissons et sont assez complexes à articuler. Quelques critères : la méthode de pêche, le lieu de pêche, les espèces de poissons, la qualité de la réfrigération à bord, la traçabilité du bateau, des critères sociaux, des listes noires de bateaux ou d’armements, de pays…

Pour l’ensemble de l’entreprise Chancerelle 100%  de nos achats de thon entier sont issus de pêche sans DCP. Pour la marque Phare d’Eckmühl nous achetons uniquement des thons  pêchés soit  à la ligne soit à la canne, type  de pêche pratiquée au large du Sénégal, vous pouvez voir une vidéo réalisé pour Thalassa : http://www.pharedeckmuhl.com/fr/actualites/la-peche-la-canne, et également du « pole and line ».

Pour votre dernière question : oui,  on peut s’approvisionner en grande quantité avec  des techniques de pêche n’utilisant pas de DCP, il existe des pêche à la senne sans DCP également.

 

engagement-1[1]

« Sur vos documents on peut lire « pas de pêche au chalut », pourtant les morues dont proviennent vos foies sont pêchées au chalut, non?

Avec le numéro de lot d’une boite de thon on peut remonter, par un sms de votre part, au nom du navire, par exemple « Bountiful », ensuite, peut-on en savoir plus et comment : pavillon du navire, zone de pêche, techniques de pêche…? »

Pouvez-vous préciser sur quel document avez-vous lu « pas de pêche au chalut » ? De manière générale les méthodes de pêches sont choisies en fonction des espèces pêchées et des lieux de pêche. En ce qui concerne le chalut il en existe de différents types, une chose est sûre, on s’est interdit la pêche au chalut de hauts fonds ( sous les 800m), de plus, concernant le foie de morue nous nous fions à l’organisme Marine Stewardship Council MSC pour établir la durabilité de la ressource et de la méthode de pêche.

Concernant le thon, à partir du numéro de lot sur demande écrite ( courrier ou mail) nous pouvons fournir : la méthode de pêche, la zone de pêche, , le pavillon du ou des navires et le nom  d’un ensemble de bateaux concernant la pêche à la canne.

 

« OK, c’était page 14 de votre dossier de presse : « elles excluent le recours aux chaluts de fond… »

Concernant MSC, c’est vrai que c’est un progrès par rapport à avant où il n’y avait rien, cependant, avez vous des critiques vis à vis de ce label? »

En tant que consommatrice, je trouve vraiment important d’avoir des labels positifs qui soutiennent des pêcheries et proposent ainsi des produits durables, en tant qu’entreprise le label pouvant être retiré à n’importe quelle moment aux pêcheries ou presque,  nous prenons un risque  en apposant le label sur nos produits. En ce qui concerne leurs méthodes d’investigation je n’ai pas de remarques particulières.

 

tracabilite[1]

 « …d’autant que vos produits, que j’ai testés, sont excellents!

Un mot sur le saumon. Les gens ont du mal à comprendre qu’un poisson, même d’élevage, puisse être Bio : – des alevins Bio, ça veut dire qu’ils viennent d’un élevage bio? – une alimentation sans OGM, je suppose à un taux inférieur à 0,5%, c’est ça? sans farine animale, avec céréales bio et « poissons de haute mer ». Vous pouvez nous donner des détails sur ces poissons? – une densité de poissons jusqu’à 6 fois inférieure aux élevages conventionnels, OK – pas de stimulateur de croissance, additif médicamenteux, colorant chimique, stimulateur d’appétit, hormone de synthèse, OK, mais qu’en est-il de l’éthoxyquine utilisé pour empêcher l’oxydation des farines et huiles de poissons issues de la pêche minotière (qui servent à nourrir les saumons d’élevage)? – interdiction de suroxygéner les poissons, OK – comment la qualité de l’eau est-elle mesurée? Pourquoi ne pas choisir un saumon sauvage du Pacifique MSC? »

Merci pour nos produits. Je vais d’abord répondre à votre dernière question: pourquoi pas du saumon MSC? C’est une question que l’on se repose régulièrement! Disons que tant qu’il existe près de chez nous du saumon d’aquaculture bio je pense que pour l’environnement c’est le meilleur choix. Quand il n’existe pas de ressources durables près de chez nous il faut mieux aller chercher du poisson MSC. Concernant les élevages: C’est zéro OGM demandé dans le règlement européen. Des alevins effectivement provenant d’élevage bio, une dérogation temporaire avait été apportée au commencement des premiers élevages. Et la qualité est contrôlée par des services indépendants, je ne connais pas la fréquence de ces contrôles. Les élevages terrestres doivent toujours être en amont des élevages conventionnels et de toutes activités industrielles. Au sujet de l’éthoxyquine, il s’avère que cette molécule n’est pas autorisée en Bio selon Règlement 889/2008. Nous commercialisons très peu de poissons issus de l’aquaculture, nous faisons confiance aux producteurs. Par conséquent je n’ai pas de données spécifiques liées aux farines de poissons utilisées en aquaculture. Cependant je peux vous dire que nous vendons les têtes et les déchets de poissons sauvages à des entreprises qui réalisent des farines de poissons.

Cet article a été publié dans Consommation, Economie, Saumon, Surpêche, Thon. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire